vendredi 6 mars 2009

La cible sensible























Nous autres humains, sommes profondément mimétiques. Tout sert d’exemple, le pire comme le meilleur. Il nous faut beaucoup de génie ou de maladresse pour enfin rater la cible commune. Et pourtant sur les quais de gare, aux heures d’affluence, chacun s’élance vers sa destination. Chacun dans son parcours est contrarié par le parcours de l’autre. Soit parce qu’il va dans la même direction mais pas à la même vitesse, soit qu’il choisit une direction différente sans mesurer l’envergure de son bagage. Le chaos peu à peu se régule grâce au comportement de l’esquive. Le biologiste Henri Laborit avait défini trois types de comportements chez les êtres humains en situation de danger : l’angoisse, l’agressivité, la fuite. Il n’avait pas envisagé l’esquive. Pourtant il n’est pas bon d’encaisser dans sa cape tous les taureaux qui passent. Cette attitude évite bien des malentendus. Par exemple de se vouloir à tout prix la cible de quelqu’un, quitte à se déplacer pour ne pas rater la flèche. Il ne s’agit pas cependant d’ériger l’esquive en système privilégié. Rien ne vaut la frontalité, à condition d'être face à un autre qui aurait quelques notions d'altérité.

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